Définitions : chapelle, oratoire, calvaire, niche …

LA CHAPELLE (ou Oratoire)

C’est un petit monument à caractère religieux qui appèlle le passant à la prière.

De nos jours, en dehors de la dévotion populaire dont certaines sont encore l’objet, ils témoignent de la Foi de nos ancêtres.

Érigées pour nous protéger, il nous appartient de les sauvegarder afin de les  transmettre aux générations futures.

Elles sont vulnérables, soumis à l'agréssivité des intempéries, à l'indifférence des Hommes, aux priorités d'aménagement du territoire, et fait plus grave, au vandalisme.

Leurs architectures sont d’une très grande diversité selon les régions et en fonction des matériaux utilisés pour sa construction.

ORIGINE

Les religions ont toujours façonnaient à leur image le paysage des pays où elles se sont développées et depuis la nuit des temps les civilisations, même les plus primitives, ont laissé l’empreinte de leurs croyances, de leurs coutumes et de leur Foi au travers des monuments divers qu’elles ont érigés; et on constate trois supports de la dévotion à la divinité, présents dans pratiquement tous les pays et toutes les éthnies du monde.

Les sanctuaires primitifs d’Israël sont souvent établis autour d’une pierre divine, d’une source ou d’un arbre sacré comme le Chêne d’Abraham à Hébron.

  • Le Culte de la pierre :

On peut raisonnablement penser que les gravures rupestres, remontant jusqu'a 40 000 ans avant l'ère chrétienne, avaient un caractère religieux.

Les pierres levées, les menhirs datés de 2900 à 2700 avant l’ère chrétienne peuvent être considérés comme les ancêtres des chapelles.
 
La Bible fait pour sa part mention de ces pierres levées : Josué Chapitre XXIV. 26-27 : "Il prit une très grande pierre qu’il mit sous un chêne qui était dans le sanctuaire du Seigneur et il dit à tout le peuple : cette pierre que vous voyez servira de Monument et de témoignage qu’elle a entendu toutes les paroles que le Seigneur nous a dites."
 
Les Romains bâtissaient des chapelles dans leur maison, "les Laraires", et le long des voies et à leurs carrefours.

  • Le culte de l'arbre :

Il a une très ancienne origine et se retrouve chez de nombreuses populations primitives et dans les civilisations du monde entier.

Les Ligures et les Celtes vénéraient principalement les chênes et les hêtres, pour les peuplades scandinaves le chêne personnifiait leur Dieu Thor.

Les Perses vénéraient le dattier et l’olivier, ils couvraient les platanes de clous, de loques et d’ex-voto ; ils allumaient des cierges et brûlaient de l’encens au pied des cyprès.

Les Hindous adoraient le palmier ; leurs textes font mention d’Arbres sacrés, Arbres des démons, Arbres de Dieu. Arbres de Bouddha, Arbres de la Connaissance.

En Grèce, la vénération des arbres était liée au culte des Dieux et des Héros : Olivier de Minerve, Laurier d’Apollon, Myrte de Vénus, Pin de Bacchus, Frêne de Mars, Chêne de Zeus.

Ces croyances en ce pouvoir divin des arbres existent encore aujourd’hui, sous la forme de croyances obscures qui relèvent de la superstition, par les "Arbres à Loques", les "Arbres à Chaussures", et les "Arbres à Clous". Ces vieilles croyances disent qu’en enfonçant des clous dans le tronc de l’arbre on lui transmet le mal dont on souffre en lui faisant mal, de même la loque est le vêtement qui sur le corps du malade est en contact avec le mal et si l’on attache ce tissu à l’arbre, celui-ci décharge le malade de sa maladie, quand à l’arbre à chaussures la tradition dit que les mères y accrochent les chaussures de leur petit enfant qui tarde à marcher.
En plus des arbres, on trouve aussi des Sources ou des Fontaines à loques, et même des chapelles à loques.

  • Le culte de l'eau :

En Gaule les sources étaient sacrées, et leurs eaux réputées apporter la guérison de très nombreux maux, elles étaient souvent dédiées à des divinités.

L’église a repris à son compte ses vertus purificatrices avec les cérémonies du baptême. Aujourd'hui ces sources sacrées, christianisées sont encore vénérées et objet de pèlerinages collectifs ou individuels et de rituels de guérison propres à chaque source et donc à chaque saint.

Les évangiles mentionnent la guérison de malades à la Piscine de Siloé à Jérusalem.

LA CHAPELLE CHRÉTIENNE

Les premiers évangélisateurs de la Gaule s’efforcèrent de détruire ces témoins des cultes païens qui perdurèrent dans les campagnes pendant presque dix siècles.

Dans le courant du IVe siècle divers conciles dont celui d’Arles condamnent "ceux qui adoreront les arbres, les fontaines et les pierres". Confrontée à la réticence des populations, qui se refusent à les abattre, l’Église entreprendra de les christianiser.

Cette christianisation qui prendra plusieurs siècles, sera faite en fixant des croix sur les menhirs ou en les renversant, en dédicaçant les fontaines à la Sainte Vierge ou à des Saints, et de même en ce qui concerne les Arbres sacrés, Saint Augustin déclare " Il en est des bois sacrés comme des gentils, on n’extermine pas ces derniers, on les convertit, on les change ; de même on ne coupe pas les bois Sacrés, on les consacre à Jésus-Christ".

Ainsi, sanctifiés et protégés par l’Eglise, ces arbres sacrés se couvrirent alors de croix, de petites chapelles, de statuettes et d’ex-voto et des niches de la Sainte Vierge et des Saints, furent accrochées à leur tronc et à leurs branches.

Les fontaines christianisées continuèrent d'être visitées assiduement, les chapelles et les croix s'édifièrent sur les chemins et les places, par contre les menhirs même christianisés seront toujours objet de suspicion de la part des évêques.

LES NICHES MURALES

Les niches murales de protection des maisons, souvent niches de façades, édifiées par les propriétaires qui les placent généralement au dessus ou à côté de la porte d'entrée pour protéger les habitants qu’elles abritent, par le Saint ou la Vierge qui sera placé dans la niche.

Dans nos villes, elles peuvent parfois être le témoin d'une chapelle plus imposante qui au cours des vicissitudes du temps ou de l'urbanisme galopant a dût être démolie.